Les relations exclusives entre le monde de l'argent et celui de l'art tiennent beaucoup au fait qu'ils se sont rendus nécessaires l'un à l'autre. Et ça n'est pas nouveau.
Parfois critiquées, mettant en doute la liberté laissée aux artistes ou encore le réel retour sur investissement des entreprises mécènes, ces relations se révèlent pourtant souvent harmonieuses. Mais l'actualité de l'affaire Bettencourt met à jour ces liaisons entre l'art et les marques qui peuvent être dangereuses : la « convention de parrainage » assortie d’un « contrat de prestations » entre L’Oréal et François-Marie Banier a déclenché la colère des actionnaires qui ont porté plainte pour abus de biens sociaux. Motif justifié par un contrat qui s’élève tout de même à 405 000€ par an depuis 2002… Mme Bettencourt aurait également acheté à la société du peintre photographe pour 770 000€ de clichés (Le Monde du 31/07/2010). Si ces montants ne sont pas inédits sur le marché de l’art, il faut avouer que l’actualité médiatique laisse dubitatif quant à la véritable valeur de l’œuvre de Banier.
L’artiste avait jusque-là pour mission le conseil artistique de L’Oréal et devait organiser tous les ans une exposition sponsorisée par la marque. Ses publications photographiques devaient de même faire figurer le logo de l’entreprise.
Reste que Banier est exposé chez Gagosian, et qu'escroquer un baron de l'art contemporain, c'est sans doute plus compliqué que de manipuler une vieille dame...
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